La communauté subsaharienne en Tunisie est parmi les victimes collatérales du coronavirus et du confinement général en vigueur depuis le 18 mars 2020, les étudiants et travailleurs sont tous affectés.  Noumbouo walter Martial, président de l’association des étudiants et stagiaires camerounais en Tunisie-aesct revient sur les effets cette crise sur sa communauté.
  • Quelles sont les conséquences de cette période de confinement et du covid-19 sur votre communauté en Tunisie ?

Il faut déjà remarquer que les conséquences sont importantes et nombreuses. Pour parler des étudiants et stagiaires, il fallait rompre avec les habitudes quotidiennes. Et donc, par la suite les problèmes d’ordre financier ont entrainé des problèmes alimentaires, sanitaires et ceux du règlement des frais de loyer.

  • Comment votre communauté vit cette période ?

Et bien on doit dire qu’il s’est créé un climat de solidarité de façon globale, sachant que certains à leurs façons essayent de se mettre à contribution pour appuyer les personnes en détresse, bien que les difficultés restent nombreuses.

  • Quelles sont les actions que vous avez menées pour aider financièrement, matériellement ou psychologiquement votre communauté ?

Nous avons mis en place une Stratégie qui se déclinait en trois phase :

La première le recensement pour connaitre la taille de la communauté estudiantine pour adapter notre stratégie en fonction de celle-ci.

La deuxième faire une campagne de sensibilisation sur les mesures barrières à travers des spots…, puis faire un appel aux dons au sein même de la communauté camerounaise et enfin mettre en place des cellules dans chaque ville et à travers des contacts dont les personnes dans le besoin peuvent à tout moment contacter ces cellules et faire part de leur besoin.

La troisième est l’aspect financier, notamment la difficulté d’effectuer les transactions financières (retrait d’argent). Je dois dire que du côté d Sfax cela est déjà implémenté et les autres villes suivront dans les jours à venir.

  • Avez-vous des aides d’hommes d’affaires, ambassades ou institutions durant cette crise du covid-19 ?

Bien évidemment des personnes nous ont contacté pour faire part de leur intention à nous apporter leur contribution en cas de besoin que ce soit financier ou matériel.

Aussi une entreprise nous a fait récemment des dons qui sont gérés par notre cellule pour les besoins avérés.

L’AESAT également qui nous représente auprès de l’Etat et la société civile tunisienne, nous apporte des appuis émanant des contributions de ces acteurs-là.

  • Pensez-vous à un rapatriement volontaire de vos communautaires ? est-ce possible ?

Parler de rapatriement ce serait plutôt dans le cas de manque de moyens ou de possibilité de subsistance sur le territoire tunisien.

Mais si c’est pour des raisons sanitaires, je pense qu’il n’est pas nécessaire étant donné que si le virus a pris une tel ampleur c’est aussi la conséquence du mouvement des personnes à travers le monde. A l’heure actuelle il est plus judicieux de rester sur place et se plier aux actions et mesures du gouvernement tunisien.

  • Elan de solidarité des Tunisiens envers la communauté subsaharienne, quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Je dois dire que le peuple tunisien m’a de façon personnelle agréablement surpris. Quand vous voyez souvent ce que nous subissons de la part d’une partie de la population au quotidien je pense qu’au fond ces personnes sont vraiment humanistes. Quel amour, ils nous ont témoigné par leurs actes en cette période. Je leur dis grandement merci pour ces élans de cœur.

  • Quels sont vos attentes du Gouvernement Tunisien ?

Je pense qu’en ce moment des réunions sont multipliées entre l’AESAT qui nous représente et certains membres du gouvernement et de la société civile tunisienne. Plusieurs résolutions ont déjà été prises et certaines sont déjà en cours de matérialisation mais il faudrait bien que les choses s’accélèrent bien que nous soyons conscients des difficultés auxquels font face l’Etat tunisien.

  • Quels conseils pourriez-vous adresser à l’ensemble de vos communautaires sur le territoire Tunisien ?

Je dois dire à mes frères et sœurs de respecter scrupuleusement les mesures et recommandations mises en place par le gouvernement tunisien. Et aussi, face à cette crise, que chacun de nous soit solidaire car ce n’est que dans l’unité que nous pourrions faire de grandes choses et faire face aux difficultés qui se présentent à nous en ce moment. Bien plus, d’être patient.

  • Comment envisagez-vous l’après-confinement et la reprise des activités pour votre communauté ?

Nous avons hâte de reprendre le cours normal de la vie. Je pense que ce virus a inculqué de façon presque obligatoire une discipline de vie à travers les règles à suivre au quotidien, la politesse, la discipline, la courtoisie et l’humanisme. J’espère que les comportements dans ce sens pourront suivre et que chacun de nous verra les choses autrement en changeant les mauvaises mentalités en nous et en pensant plus à donner un peu d’amour pour son prochain.

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