2.3 millions d’élèves ont rejoint, mercredi 15 septembre 2021, les bancs de l’école.

Une année exceptionnelle après une perturbation due au covid 19 et un retour normal au système scolaire après l’annulation du système de groupes, qui a eu un impact négatif sur les acquis scolaires des élèves l’année dernière.

En Tunisie, la rentrée scolaire ne concerne pas uniquement les Tunisiens, mais aussi les enfants migrants. En effet, le nombre total des migrants en Tunisie selon le recensement de 2014 est d’environ 0.6% de la population tunisienne (60.000 à 85 000).

Dans ce contexte, des questions s’imposent : est-ce que les enfants migrants ont le droit à la scolarisation ? Si oui, quel est le nombre d’enfants migrants dans les établissements tunisiens ? Et quelles sont les difficultés auxquelles ils font face ?

Le droit à la scolarisation, est-il un droit pour les personnes migrantes ?

Selon la loi tunisienne, tous les enfants sont censés avoir accès à l’éducation.

En effet, l’article 39 de la Constitution tunisienne de 2014 dispose que « L’enseignement est impératif, jusqu’à l’âge de seize ans. L’État garantit le droit à un enseignement public et gratuit dans tous ses cycles et veille à fournir les moyens nécessaires pour réaliser la qualité de l’enseignement, de l’éducation ».

De même, l’article 47 de la Constitution tunisienne note : « Les droits à la dignité, à la santé, aux soins et à l’éducation sont garantis aux enfants par leurs parents et par l’État. L’Etat doit assurer toute forme de protection à tous les enfants sans discrimination et conformément à leur intérêt supérieur. »

En outre, conformément aux protections prévues par la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ratifiée par la Tunisie en 1992, le pays a promulgué, le 9 novembre 1995, un code de la protection de l’enfant (CPE) par la loi n° 95-92. Par ailleurs, le CPE garantit à l’enfant, quelle que soit sa nationalité, l’accès aux différents services sociaux, sanitaires et éducatifs.

En Tunisie, 1886 élèves migrants s’inscrivent dans les différents niveaux scolaires : 1147 aux écoles primaires et 739 aux collèges et lycées. Selon les statistiques du ministère de l’éducation en 2020, le gouvernorat de Tunis a enregistré le nombre le plus important d’environ 482 ( 387 à Tunis 1 et 95 à Tunis 2) alors que Kairouan a enregistré le nombre le plus faible d’environ 5 migrants.

Ces élèves sont inscrits dans les établissements de plusieurs différents gouvernorats de la Tunisie.

Comment le migrant doit-il s’inscrire dans une école en Tunisie ?

Pour inscrire leurs enfants dans les écoles tunisiennes, les parents doivent se rendre à la délégation régionale de l’enseignement (DRE) avec un justificatif de l’identité de leurs enfants (un passeport, une pièce d’identité, un extrait de naissance) en faisant une demande par écrit.

L’éducation dans les écoles tunisiennes étatiques n’est pas chère. Selon une étude faite par Terre d’asile Tunisie, le frais d’inscription de l’éducation pour ces élèves aux écoles primaires est 4dt chaque année alors qu'aux collèges et lycées, le frais est d’environ 8dt

Bien sûr, les élèves peuvent s’inscrire dans des établissements privés qui doivent être reconnus par l’Etat tunisien.

Ces élèves migrants ont le droit à la scolarisation, mais de nombreux facteurs influent sur la capacité des enfants à aller à l'école.

Le migrant et les problèmes d’éducation

Samuel( pseudonyme) est un homme ivoirien qui arrivé en Tunisie depuis 2011, précisément après la crise politique de Côte d'Ivoire qui débute après le second tour de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010.

Samuel est le père d’une fille de 7 ans qui a trouvé des difficultés pour pratiquer son droit. En effet, l’éducation dans les écoles primaires se base sur la langue arabe alors que sa fille parle le français. L’année dernière a enregistré sa fille dans une école privée comme une seule solution, mais faute de financement et la situation économique de la famille, la fille n’a pas pu réussir sa première année.

La famille de Samuel est composée par 4 membres. Le père travaille dans le domaine de restauration et sa femme au foyer pour le moment, car elle est en période de grossesse depuis 6 mois, mais elle a travaillé, auparavant, dans la restauration et le ménage. Cette situation souffre d’un problème de loyer.

La situation économique difficile, empêche la fille de se réinscrire dans l’école privée et le système éducatif tunisien basé sur la langue arabe l'empêche de rejoindre l’école étatique.
Cette famille ivoirienne qui vit en Tunisie ce n’est pas qu'un échantillon qui illustre la relation entre le migrant et l’éducation.

En Tunisie, plusieurs personnes de différentes nationalités étudient dans les établissements tunisiens.

Chaktmi Mervet
karray taher becha

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