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« Si la Tunisie ne veut pas de NOUS, nous partirons. » Le Ras-le-bol de l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie

Le lundi 28 décembre, une étudiante malienne a été interdite d’entrée sur le territoire tunisien. L’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie (AESAT) a produit un communiqué après sa conférence de presse tenue le mardi 29 décembre à son siège.

Communiqué de la conférence de presse de L’AESAT : Cas BINTOU KONE et Conditions de séjour des étudiants internationaux en Tunisie.

« Nous sommes le 29 Décembre 2020, il est 14h30 et Bintou KONE a été libérée un peu après minuit. Elle est saine et sauve.

Nous remercions les autorités compétentes pour cette oreille attentive, l’ensemble des étudiants internationaux en Tunisie, tous les médias partenaires qui ont relayé les informations, nos partenaires associatifs et toutes les personnes qui de près ou de loin ont pu réagir.

MERCI À TOUTES ET À TOUS POUR LA FORCE. Elle est chez elle grâce à vous. Grâce à votre mobilisation.

Toutefois, l’AESAT a tenu à faire cette conférence de presse pour éclaircir un certain nombre de choses toujours restées ambiguës car il n’y a malheureusement que trop de Bintou KONE et nous ne serons pas toujours au courant. Nous ne pourrons donc pas nous mobiliser.

1- Nous aimerions connaître le motif réel de cette séquestration.

2- Pourquoi avoir mis un cachet rouge dans le passeport de Bintou à sa sortie sans l’en aviser.

3- Pourquoi les exonérations ne sont pas traduites dans une langue que nous maîtrisons.

4- Pourquoi avoir fait signer à madame Bintou KONE un papier lui exigeant de sortir définitivement du territoire tunisien sous trois mois sachant qu’elle n’aura pas achever ses études dans ce délai ? Pourquoi tout simplement lui imposer une telle contrainte ?

NOUS AVONS BESOIN DE RÉPONSES CAR POUR ETRE HONNETE, NOUS NE NOUS SENTONS PAS EN SÉCURITÉ.

Nous SOMMES la Tunisie, nous avons choisi la Tunisie. Vous devez nous protéger. Nous sommes vos hôtes.

Vous devez mettre des dispositions en place pour que ce genre de choses n’arrivent plus jamais chez NOUS. Oui car la Tunisie c’est aussi chez NOUS.

La Tunisie est un pays souverain, mais la Tunisie est aussi un pays de Droit. Nous dénonçons avec la plus grande ardeur, le caractère « ARBITRAIRE » de ces décisions (puisque aucun motif n’est très souvent donné).

Madame Bintou KONE est l’une des nombreuses victimes de ces décisions non motivées que subissent depuis plusieurs années les étudiants et stagiaires subsahariens en Tunisie.

La Tunisie ne peut pas avoir pour ambition d’être un HUB incontournable en Afrique pour le tourisme estudiantin et avoir des agissements pareils. La Tunisie ne peut pas traiter ainsi des étudiants qui viennent investir chez elle. La Tunisie ne peut tout simplement pas traitée de cette manière des êtres humains.

Si la Tunisie ne veut pas de NOUS, nous partirons. Mais qu’elle ait le courage de le dire ouvertement car nous venons en paix et nous ne sommes pas accueillis dans de bonnes conditions. Nous avons trop de problèmes administratifs en Tunisie. Nous n’en pouvons très honnêtement plus. Laissez-nous venir étudier en paix ou ne nous laissez pas venir. Ne nous laissez pas venir pour nous faire vivre un calvaire.

De grâce, tout ceci doit prendre fin. Et c’est aujourd’hui que nous marquons notre ras le bol.

Nous voulons des réponses, nous voulons des vis-à-vis. Nous voulons nous sentir en sécurité.

Nous voulons que la Tunisie soit pour NOUS, « UNE VÉRITABLE TERRE D’ACCUEIL ».

NOUS EN APPELONS AUX FILLES ET FILS DE L’ANCIENNE IFRIQUIA QUI A DONNÉ SON NOM À L’AFRIQUE, BERCEAU DE L’HUMANITÉ.

Nous sommes Un.

Vive la Tunisie et Vive l’Afrique.

JEAN FERDINAND MOHENOU GBOUKPEHI

Président de l’association des étudiants et stagiaires Africains en Tunisie«